Sur un sujet particulièrement épineux il s’agit moins
d’ajouter un grain de sel que de rappeler quelques données de base.
Entre autres :
- Sur la laïcité
- La loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises
et de l'État dispose exactement :
. "Article 2 La
République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En
conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente
loi, seront supprimées des budgets de l'État, des départements et des communes,
toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes.
Pourront toutefois
être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services
d'aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les
établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et
prisons.
. Article 28 Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou
d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en
quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au
culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires,
ainsi que des musées ou expositions."
- Des dérogations nombreuses sont venues assouplir la
règle :des collectivités publiques cautionnent des prêts nécessaires à
l’édification de lieux de culte, ou proposent des baux emphytéotiques pour
l'acquisition de terrains où édifier églises ou mosquées ; participation d’élus – jusqu’au chef de l’État
– ès-qualité à des manifestations religieuses etc. Pour mémoire l’Alsace et la
Moselle, comme certains territoires d’Outre mer, ne sont pas soumis à cette
séparation.
- La séparation entre Églises et État apparait pour le
christianisme comme une chance, celle de retrouver l'essence du message
originel se démarquant radicalement du pouvoir temporel.
- La loi ne vise pas à empêcher une pratique religieuse,
mais empêcher à la fois son obligation
ou son interdiction. Comme le résume Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire
de la laïcité, "la loi de 1905 garantit la liberté de croire ou de ne pas
croire".
Sur l’interdiction souvent signifiée au religieux d’apparaître en
public
- Jusqu’à la fin des années 90, la question de la place du
religieux dans la sphère publique ne suscitait guère de débats. Il aurait paru
incongru de faire retirer leur cornette à des sœurs qui les auraient encore
portées ; les crèches de Noël sur le domaine public n’incommodaient que
les grands tolérants de la Libre pensée etc.
Jean-Paul Scot commente : "Mais l’exercice du culte est
public car les édifices du culte sont ouverts au public, à l’exception des
édifices qui sont propriété privée. De plus, le culte peut s’exercer dans
l’espace public à condition d’être autorisé par les autorités municipales ou
étatiques." http://chrhc.revues.org/702
- Tout citoyen peut publiquement se targuer de son
appartenance à un parti politique, un club sportif, une philosophie, un
syndicat, un clan, un lieu. Nul ne viendra lui contester le droit d’en faire
éventuellement la publicité. Au nom de quel sectarisme l’appartenance à une
religion devrait-elle ramper sous-terre ?
- Les religions jouent un rôle majeur dans le champ social :
à preuve le nombre d'élèves dans l'enseignement confessionnel (environ 2
millions pour les catholique) ou le poids des chrétiens dans certains débats de
société.
Indiscutablement, la loi de 1905 n'oblige pas une religion à
rester confinée dans la sphère privée.
Sur l'incidence du prosélytisme islamique.
- Inscrire dans le traité de Maastricht les (évidentes)
origines chrétiennes de l’Europe aurait permis de clarifier les choses en les
hiérarchisant.
- Seule une singulière mauvaise foi peut dénier à la France
ses racines chrétiennes et leur poids sur notre histoire, donc sur notre identité.
Cette mauvaise foi permet (recherche ?), pour contrer les outrances islamiques,
de stigmatiser l'ensemble des religions. À commencer par la religion historique
de la nation.
- A la mauvaise foi s'ajoute l’ignorance pour arguer de ce
que l’Islam aurait toujours accompagné notre culture. Les apports arabes
existent, mais ils sont minimes. Le principal apport provient d’Averroès,
rejeté par l’Islam.
- Il est profondément malhonnête pour justifier
l’immigration musulmane d’arguer de ce que l’accueil des immigrés relève d’une
longue tradition française.
. D’une part les flux importants n’ont pas commencé avant le
XIX ème siècle.
. D’autre part, s’agissant de civilisation, on ne peut
mettre sur le même plan les vagues venues de pays particulièrement chrétiens –
Portugal, Espagne, Italie, Pologne – et celles venues du Maghreb ou de Turquie.